Une journée bien particulière

Aujourd'hui est un jour un peu spécial car c'est le dernier que P'tit Bonhomme passe dans le giron de Môman avant de rentrer demain à la crèche. Pour lui (même s'il ne le sait pas), une page se tourne, celle d'une vie où il vivait en permanence avec sa Maman. Pour moi, c'est un moment charnière de ma vie, qui marque la fin d'un congès de plus d'une année, le retour à la vie active et la première grande séparation avec mon Bébé.

Heureusement d'ailleurs qu'existe cette semaine d'adaptation. Ce sera la première expérience de vie en collectivité de Ptit Bonhomme. Mais aussi, pour moi, cela me permet de passer la main tout en douceur, en assistant pendant une semaine à tout ce que mon Bébé fera à la crèche. Cela me permettra aussi, une fois au travail, de me projeter auprès de lui, connaissant le cadre mais aussi les habitudes de ce nouveau lieu de garde.

C'est aussi un cap de la vie de mon Tout-Petit et je suis très fière de pouvoir l'accompagner dans ce grand moment. Ptit Bonhomme a toujours connu la maison comme lieu de vie quotidien, avec Papa et Maman comme piliers d'une vie bien ordonnée, bien régulée sur des horaires, des pratiques, des visages connus... A côté, la crèche est davantage une institution. Mon Bébé ne sera plus le seul mais entouré d'autres enfants d'âges variés et de nombreux adultes. Il y apprendra la patience et le contact avec l'inconnu. L'univers familier de la maison est tellement sécurisant. Mon Bébé va demain se confronter à un monde nouveau pour lui mais qui deviendra très familier dans peu de temps.

Si c'est un commencement, c'est aussi une fin. Cela fait des mois que je pense à la fin août en me disant à chaque instant d'aprécier mon congès et ça y est, on y est. C'est la fin d'une vie où, à chaque matin, mon Bébé et moi prolongions notre nuit dans le grand lit de Papa et Maman. C'est la fin de ces moments de silence pendant les siestes, à m'occuper en attendant l'heure du réveil. C'est la fin de ces après-midi promenade. Bref, c'est la fin de ce que j'appelais "cette douce monotonie".

Avec mon retour au travail, ça va être davantage la course. Avec Monsieur Papa, on a déjà tout prévu. On a fixé des horaires de salle de bain, de l'habillage, du bib. On a élaboré des trajets, des partages. Le matin, c'est Papa qui conduit à la crèche, le soir, c'est Maman qui vient rechercher. Plus de "douce monotonie". Ou alors ce sera un autre genre de routine, un peu plus pressant et stressant.

Mais tout de même, j'aborde ce retour à la vie active avec sérénité. Je fais un métier que j'aime ; j'ai confiance en le personnel de la crèche ; je pense que notre organisation est béton. Tout cela me rassure.

Pourtant, aujourd'hui, je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est notre dernier jour de fusion et ça me fait un petit pincement au coeur. Ils vont me manquer, ces calins du matin...