Le bilan d'une semaine de rentrée

Cette semaine a été celle du grand changement, et dans ma vie et dans celle de Ptit Bonhomme. Après une année passée à me concentrer sur mon nombril puis sur ma crevette, je reprenais enfin le chemin du travail. Avec d'autant plus d'appréhension que je démarre sur un nouveau poste, le mien ayant été supprimé pendant mon congès parental.

Tout d'abord, ce qui m'a surprise, c'est la vitesse à laquelle reviennent les bons vieux réflexes professionnelles. Le boulot, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Je suis prof de collège et devant une trentaine d'ados, je me suis très vite sentie de nouveau "comme chez moi". Les réflexes du genre "Ca, on ne me la fait pas", les regards en coin scrutant la moindre étincelle de bêtise en préparation, les vannes - un peu lourdes, je sais - de prof ... Tout est revenu au moment même où j'écrivais mon nom sur le tableau. J'ai même apprécié cette poussière de craie qui colle aux dos et qu'on étale partout sur ses vêtements. Elle me rappelait à ma vie d'avant !

   

En 55 minutes de cours, c'est fou comme on peut oublier tout ce qui faisait la vie du congès parental. Avant de reprendre le travail, je me disais que j'étais devenue trop "maman" et que je ne pourrais pas m'empêcher de penser à mon fils. Or, la casquette de la femme active revient très vite et sait mettre de côté tout le pan affectif et personnel de notre vie. Evidemment, pendant la récré, en salle des profs, j'ai dégainé - plus vite que mon ombre - la photo de mon petit bout pour la montrer aux collègues. Mais dès que ça sonne, hop, maman redevient prof et les deux mondes restent assez étanches.

A 17 heures, je constate quand même un grand changement. Alors qu'avant, j'avais tendance à traîner au collège, là, je fonce dans ma voiture, direction la crèche, pour retrouver mon amour. C'est sûr qu'après une grosse journée de crèche, mon Ptit Bonhomme n'est plus le Bébé Cadum qu'il était avec Maman. Il a été mordu. Il a un reste de nourriture collé au pantalon. Le nez qui a coulé dans la journée n'a pas toujours été essuyé tout de suite... Vite, vite, je m'empresse d'emmener mon Bébé à la maison et je pose toutes les affaires en vrac dans l'entrée. Direction le canapé, Bébé et moi, on va faire des câlins. Et pendant plus d'une demie heure, avant que Monsieur Papa ne rentre, je découvre ces précieux moments où nous nous regardons dans les yeux et où mon Bébé s'endort contre moi, épuisé par sa longue journée.

Demain, c'est lundi, une nouvelle semaine commence. Je suis heureuse de me rendre à mon travail, que j'aime, mais je suis aussi heureuse à l'idée que quand ma journée de travail sera terminée, je pourrai serrer tout contre moi ce petit être que j'aime plus que tout et qui m'aura tant manqué...